▶ En psychiatrie, la reconnaissance du savoir expérientiel des pairs aidants a déjà montré son efficacité dans de nombreux contextes. Chez les migrants, cette approche prend une dimension interculturelle encore plus forte. Elle permet d’instaurer la confiance là où le système de soins formel est souvent perçu comme lointain, intrusif ou inadapté.
▶ Les pairs médiateurs sont des bénévoles ou volontaires issus des mêmes communautés que les publics accompagnés, ou bien des personnes formées aux langues et aux références culturelles de ces groupes. Cette proximité linguistique et culturelle leur permet non seulement de traduire les mots, mais aussi de comprendre les idées et les vécus, en adaptant les concepts de la santé mentale à des cadres pertinents dans la culture d’origine.
▶ Les pairs médiateurs ne remplacent pas les professionnels. Ils agissent en complémentarité, dans une logique de proximité, d’écoute et de résonance culturelle. Leur présence humaine, leur compréhension fine des réalités migratoires et leur engagement bénévole font d’eux des acteurs indispensables à toute politique de santé mentale respectueuse de la diversité.
▶ Quand on a quitté son pays, vécu la guerre, l’exil ou la séparation, il est normal de se sentir perturbé. On peut avoir du mal à dormir, être en colère, triste ou ne plus avoir envie de rien. Mais parfois, il est difficile de mettre des mots sur ce qu’on ressent, surtout dans une langue qu’on ne maîtrise pas. On peut aussi avoir honte ou peur de demander de l’aide.
C’est là que les pairs médiatrices et médiateurs peuvent intervenir.
▶ Ce sont des femmes et des hommes issus de l’immigration, ou très familiers des langues et des cultures des personnes exilées. Ils ne sont pas psychiatres ni psychologues, mais ils ont été formés pour accompagner, écouter, expliquer et orienter. Ils connaissent la vie des personnes migrantes parce qu’ils l’ont vécue, ou parce qu’ils y sont engagés depuis longtemps.
Voici ce qu’elles ou ils peuvent faire pour vous ou vos proches :
▶ Écouter avec bienveillance, dans votre langue, sans jugement. Vous pouvez leur parler de ce que vous ressentez : stress, cauchemars, tristesse, colère, solitude.
▶ Expliquer ce qui se passe dans la tête et dans le corps après un traumatisme. Par exemple, ils peuvent vous aider à comprendre que certains symptômes sont fréquents et normaux après un choc ou un changement radical d'environnement.
▶ Organiser des moments pour parler ensemble, en petits groupes ou en tête-à-tête, autour d’un thé, dans un lieu tranquille. Ces espaces permettent de se sentir moins seul et de reprendre confiance.
▶ Proposer des activités pour les jeunes, comme des jeux, du sport ou des discussions sur les émotions, surtout pendant les vacances scolaires.
▶ Animer des espaces réservés aux femmes, pour parler librement de leur vécu, de leur santé ou de leurs préoccupations, dans un cadre respectueux.
▶ Créer des outils simples et adaptés, comme des affiches, des histoires illustrées, des vidéos dans votre langue, pour parler du stress ou du mal-être.
▶ Faire le lien avec les professionnels de santé, en vous accompagnant vers un service, en traduisant, ou en vous expliquant ce que le médecin vous a dit.
▶ Jouer des petites scènes de théâtre, pour aborder des sujets sensibles comme la dépression ou les idées noires, sans gêne ni jugement.
▶ Partager des témoignages de personnes qui s’en sont sorties, pour montrer que demander de l’aide, ça peut vraiment changer la vie.
▶ Participer à la création d’outils numériques, pour que les applications et les sites d’information soient utiles et faciles à comprendre par les personnes concernées.
▶ Les pairs médiatrices et médiateurs sont là pour écouter, guider et faire un bout de chemin avec vous.
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