Projets de recherche-action
Projet MINORIA
▶ MINORIA (Minorités linguistiques et Intelligence Artificielle) : Vers un système avancé d'évaluation de la santé mentale dans les langues minoritaires.
▶ Projet financé par le Fonds Nouvelles Frontières en Recherche du Canada (NFRFE-2023-00628)
▶ Qu'est-ce qu'une langue minoritaire ?
Une langue minoritaire est un idiome parlé par une minorité de la population dans un territoire donné, en concurrence avec une ou plusieurs autres langues majoritaires ou dominantes : minorités linguistiques provinciales, régionales, nationales ou ethniques.
À ne pas confondre avec une langue minorisée : idiome qui a souffert d'une marginalisation, d'une persécution ou même d'une interdiction à un moment de l'histoire de ses locuteurs.
▶ La santé mentale dans une langue minoritaire :
L'état de santé mentale peut être lié à l’identité culturelle et varier en fonction de facteurs psychosociaux locaux. Certaines langues minoritaires peuvent avoir des formes d'expressions ou des termes spécifiques pour décrire le mal-être et les émotions associées, qui ne possèdent pas toujours des équivalents dans les langues majoritaires.
De même, la manière dont le stress est exprimé peut être influencée par des normes psycholinguistiques. Par exemple, certaines cultures peuvent encourager l’expression ouverte des émotions, tandis que d’autres peuvent valoriser la retenue.
Enfin, les communautés linguistiques minoritaires peuvent avoir des rituels, des pratiques ou des stratégies propres pour exprimer et gérer le stress ou l'anxiété, comme des cérémonies, des chants ou des récits.
CONTEXTE du projet MINOR-IA
La santé mentale est un enjeu universel qui transcende les frontières culturelles et linguistiques. Cependant, les communautés linguistiques minoritaires sont souvent marginalisées dans les systèmes de soins de santé mentale, principalement en raison de barrières linguistiques et culturelles qui peuvent affecter profondément la qualité et l’efficacité des soins reçus. Cela s'explique par plusieurs raisons :
Incompréhension des besoins en langues minoritaires
La première barrière est la difficulté à comprendre les besoins spécifiques des personnes ne parlant pas la langue du prestataire de soins. Cela peut conduire à des diagnostics incorrects ou incomplets, et donc à des traitements inappropriés.
Manque d’interprètes qualifiés en langues minoritaires
Bien que certains services de santé mentale offrent des interprètes, leur disponibilité et leur compétence dans les langues minoritaires peuvent varier, ce qui peut entraver le processus diagnostique ou thérapeutique.
Documentation et ressources limitées en langues minoritaires
Souvent, les documents d’information et les ressources éducatives ne sont pas disponibles dans la langue maternelle de la personne. Cela peut limiter leur compréhension et leur engagement dans leur propre processus de guérison.
Différences dans la perception de la santé mentale
Les attitudes culturelles envers la santé mentale varient considérablement. Dans certaines cultures, il peut y avoir une stigmatisation associée aux troubles mentaux, dissuadant leurs membres d’en parler ou de rechercher de l’aide.
Approches non adaptées à la diversité
Les modèles diagnostiques et thérapeutiques développés dans un contexte culturel peuvent ne pas être pertinents ou efficaces dans un autre. Par exemple, une approche centrée sur l’individu peut ne pas être appropriée pour les personnes provenant de cultures où les valeurs collectives sont prédominantes.
Manque de sensibilisation ou de conscientisation culturelle
Les professionnels de santé mentale peuvent manquer de formation et de sensibilisation aux différentes pratiques, valeurs et croyances des langues et cultures d’origine. Cette lacune peut mener à des malentendus et à un déficit de confiance dans la relation thérapeutique.